Lorsque l'on prend sous son aile un carnivore domestique, le premier réflexe que nous avons c'est d'aller chercher en animalerie le panier, les jouets, le collier ou le harnais, la laisse (ou pas), la gamelle... Et lorsque l'on arrive dans ce magasin, le premier élément qui nous saute aux yeux, ce sont ces immenses sacs de toutes les couleurs, aux desings très travaillés, vous promettant de répondre absolument à tous les besoins de votre animal dans un seul repas. Le propriétaire ne peut qu'être rassuré de la viabilité de cet aliment quand il voit chez son vétérinaire, professionnel garant de la santé de son animal, les mêmes aliments secs exposés.
Le matraquage médiatique de l'industrie du pet-food (l'industrie des aliments pour animaux de compagnie) est puissant : nos carnivores devraient, dans chacun de leurs repas, recevoir exactement le taux de protéines, de lipides, de vitamines, de minéraux, ce que nous-mêmes ne faisons pas avec notre propre alimentation.
Il est tellement omniprésent qu'il devient aujourd'hui surprenant voir choquant pour le grand publique de voir les carnivores nourris avec de la viande crue, des os charnus et des abats. L'humain s'est-il tellement éloigné de la nature qu'il en a oublié de regarder ce que mangent les chats sauvages, les renards ou les loups ?
Je ne vais pas le nier, c'est parce que j'ai toujours eu une sensibilité pour le naturel sous toutes ses formes que je me suis tournée vers cette alimentation pour mes animaux. Moi-même je ne consomme pas de plats préparés "complets" et surtout riches en sucre, en sel et en gras, pour notre santé, alors pourquoi le faire pour nos animaux ? De plus, j'ai rencontré beaucoup de difficultés avec les croquettes :
Leur faible teneur en eau et la nature du chat à peu boire m'ont valu des cystites répétées, qui ont miraculeusement pris fin lors du passage au cru (la viande étant très riche en eau, le problème était mis de côté). L'ajout de sel dans certaines gammes pour forcer le chat à boire a provoqué un œdème pulmonaire fatal mon chat Pyrolila (une marque vendue par notre vétérinaire qui plus est !), des difficultés pour mon premier chien à prendre en masse musculaire et à digérer avec problèmes de peau et des diarrhées...
Souvent, les problèmes de santé divers se réglaient par un changement de gamme dans l'alimentation. De nouveaux frais, les anciennes croquettes étant soudainement les pires croquettes du monde dans la bouche du vétérinaire "mais heureusement ils ont changé la recette !" oui... plus ce haut taux de viande mais protéines animales déshydratées à la place... d'accord, lesquelles ? Quels morceaux ? Le cuir contient des protéines, leur qualité n'est pour autant pas celle d'un muscle...
Cette association permanente que faisait mon cerveau entre un paquet de gâteaux apéritifs et le paquet de croquettes... Enfin, au fil de mes lectures d'écrits vétérinaires, je suis tombée sur un article du Docteur Fourrure expliquant que la fin des animaux de compagnie était liée à une insuffisance rénale chronique... ce fut peut être le déclencheur, l'élément qui me fit décider de tenter l'aventure, près de dix ans avant la mode du BARF, afin de vérifier si, même avec une alimentation naturelle riche en eau, les reins étaient l'élément qui lâchait en premier.
Il s'agissait d'un sérieux pari, à cette époque où les passionnés de carnivores domestiques considéraient tous comme une folie de se lancer dans telle aventure, où certains vétérinaires me promettaient la mort rapide de mes animaux... J'ai sauté le pas, j'ai passé tout le monde au BARF. Avec l'aide d'une vétérinaire (que je remercie encore pour ses précieux conseils), j'ai tout d’abord passé tous mes carnivores au blanc de poulet, puis j'ai petit à petit intégré les os charnus, les abats puis d'autres viandes, pour progressivement à passer à un régime principalement constitué de proies entières pour mes chats comme pour mon chien Dracko, complémentées de repas de viande, d'os charnus et d'abats, tentant de reconstituer une proie. Les troubles digestifs ont petit à petit disparu, les troubles urinaires également, le système immunitaire de mes chats a pris le dessus sur les différents soucis de santé et mon chien a enfin pu gagner en masse musculaire. Chose étonnante : son poil est également devenu beaucoup moins odorant, et beaucoup plus doux et brillant !
Les aléas de la vie étant ce qu'ils sont, il m'a fallu repasser, sur une période d'un an, mes chats aux croquettes, pour des raisons de gestion et des problèmes avec mon fournisseur de viande crue. Durant cette période, ma facture vétérinaire est passée du simple au triple : retour des cystites, gestion d'une pancréatite qui a failli emporter Luciüs, Halëndel souffrait de nouveau de troubles digestifs et son coryza a refait surface avec ses gingivites carabinées... dès que j'ai pu, je suis repassée au cru, cette fois de manière définitive... et depuis, mes chats n'ont vu le vétérinaire que pour un check up généralisé et quelques rappels de vaccin.
Le cru n'est pas la solution miracle à tout, comme certains aimeraient le faire croire, il s'agit d'un mode d'alimentation différent qui comporte également ses propres risques, c'est pourquoi je recommande de toujours se fier aux écrits de l'association BARF-Asso, qui prodigue d'excellents conseils pour nourrir au cru.
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