🖤 Le 3 juillet 2024, mon cœur s'est arrêté de battre… 🖤
Il m’aura fallu des semaines pour trouver le courage d’enfin me poser face à l’écran pour poser ces mots sur le clavier. Aucun mot, aucune phrase, aucune métaphore ne semble assez forte pour définir ce que je ressens depuis que tu as poussé ton dernier souffle… Parfois, je me l’imagine comme si un obus avait transpercé ma poitrine de part en part, ne laissant de mon coeur que des lambeaux, incapables de fonctionner.
Tu étais mon guide, mon ombre, ma lumière dans la nuit. Tu étais la joie de vivre incarnée, l'incarnation de la paix, de la loyauté, du courage et de la force de caractère. Tu es entrée dans ma vie et tu y as tout transformé. Tu as détruit une grande part de celle que j’étais avant de te connaître, et ensemble, nous avons reconstruit une personne toute autre, si différente, que je pourrais sans mal m’engueuler longuement avec la Sarah qui t’a adoptée il y a 5 ans.
Eltänin, tu as toujours été une évidence pour moi. Notre relation a démarré sur un coup de foudre. J’ai senti, dans le regard de ta maman Freya, quelque chose que je comprends aujourd’hui. Tout en elle présupposait ton existence et l’impact que tu aurais sur la mienne pour toujours.
On m’avait dit que ta Nanny Fiona ne laissait pas partir ses chiots « pour élevage » et encore moins à l’étranger. J’ai fait fi de ces informations, déjà parce que l'élevage, c'était secondaire pour moi, et aussi parce que mon coeur battait la chamade à l'idée de te voir entrer dans ma vie... j’ai contacté Fiona, et je suis passée par un interrogatoire que mes potentiels adoptants ont tous connu. Avec, in fine, l’ignorance la plus totale de si je pourrais un jour caresser l’espoir de poser mes mains dans ta douce fourrure.
Puis le temps s’est écoulé, et enfin ta maman a rencontré ton papa, pour un unique mariage, une unique portée, une seule danse. Et tu es née. Sur la première photo de ta fratrie, le coup de foudre m’a prise en plein coeur, je savais que c’était toi et aucune autre… Et vous voyant grandir, mon coeur battait toujours plus fort. Puis vint le moment des choix. Heureusement la famille avant moi avait choisi ta sœur, Amara, et pour moi l’évidence se posait sous mes yeux. Ton regard m’a transpercée par delà les mers, et toujours pour toi mon coeur battait la chamade.
Notre première rencontre, ces trois jours à t'apprivoiser, ton arrivée à la maison, les longues semaines passées à te donner foi en toi, en la vie, en moi… tous ces instants restent gravés à tout jamais. Tu avais une confiance absolue en moi, et j’ai appris à avoir une confiance absolue en toi…
Tu sentais les gens… tu sentais leurs intentions, et si je t’avais vraiment toujours écoutée, j’aurais évité bien des soucis et des personnes malsaines… mais grâce à toi, j'en ai évité tellement plus !
On en aura foulé des kilomètres, on en aura rencontré des personnes merveilleuses auxquelles tu ne te livrais pas facilement, mais si tu les aimais, tu imprimais en eux quelque chose qui restera à jamais. Tu n’étais pas « ma chienne », tu es une grande âme, l’amie de tellement de personnes, tu étais sauvage, inaccessible, et si valorisante lorsque tu accordais ta confiance. Ma louve sauvage...
Je suis une personne extrêmement chanceuse, mon amour, ma Cheeky… parce que j’ai eu la chance de partager 5 merveilleuses et bien trop courtes années à tes côtés.
Je pensais, j’espérais te voir vieillir, voir blanchir ton doux visage, voir ton corps lentement, tout doucement ralentir, tes pas se poser plus doucement… je nous voyais grandir encore ensemble toi et moi, te voir continuer de guider mes pas… tu n’avais que 5 ans, et malgré tous les examens que j’ai toujours fait pour être sûre que tu étais parfaitement en bonne santé, ce mal caché en toi, invisible avant qu’il ne se manifeste étais déjà là, il avait commencé il y a plus d’un an déjà… des bribes annonciatrices qui ne nous ont pas interpellées Marion (notre vétérinaire) et moi, lorsqu’elle t’a aidée à donner la vie à Ërya… « c’est comme si ses organes étaient un peu attachés les uns aux autres… »
Elle était déjà là, cette foutue péritonite sclérosante encapsulante, en train de croitre dans ton ventre… cette réaction de ton organisme à on ne sait pas quoi…
Il y a des hypothèses, à cette affection rarissime. La plus probable, c’est cette erreur que j’ai faite en 2022… et putain que j’aurais dû m’écouter ce jour là… Blade, attaqué quelques jours plus tôt par la chienne d’une autre éleveuse, avait peur de toi… la solution de l’insémination m’a été proposée par sa propriétaire, j’ai dit oui… nous avons été dans cette clinique vétérinaire, ils t’ont inséminée avec du matériel qui était là, entreposé dans une coupelle, probablement pas bien désinfectée, et avec la semence, cette bactérie nosocomiale ultra résistante est entrée en toi… tes petits se sont développés, assez pour que je puisse voir leurs coeurs battre… puis ils sont morts, puis il a fallu te faire avorter, puis te faire hospitaliser car cette bactérie ultra résistante ne pouvait partir qu’avec un antibiotique extrêmement agressif et néphrotoxique… nous avons réussi à en venir à bout, mais ton organisme a dû s’emballer à ce moment là… et entamer le lent processus d’encapsulage. Ou peut être que cela n’a aucun lien, nous ne le saurons jamais. Cette pathologie rarissime est floue et ses causes peu documentées par conséquent… Si je pouvais revenir en arrière, refaire le passé, je m’écouterais une fois devant Blade, et je t’aurais directement emmenée à Guarda comme je l’avais pensé… mais on ne pourra pas refaire l’histoire, malheureusement, et je resterai à jamais avec la culpabilité de ne pas avoir suivi mon insctinct ce jour là…
Après ton hospitalisation pour te guérir du pseudomonas aeruginosa, toi qui aimais tant le vétérinaire, te voyais sensibilisée. Mais ta nature profonde est revenue progressivement et tu as, de nouveau, trouvé ce plaisir intense de montrer à Marion comme tu étais fière, comme tu étais contente de sauter sur la table de consultation, comme tu n’avais pas peur des aiguilles. Il suffisait de prendre ta patte pour poser le garrot, planter l’aiguille et le tour était joué. Tu étais incroyable, tu avais tellement confiance… Combien de vétérinaires ont adoré ta douceur, ton assurance…
De petite chienne qui avait peur de tout, tu es devenue une grande chienne adulte qui n’avait peur de rien. Incroyablement stable, capable de dormir partout ailleurs que chez nous sans te soucier de rien, voyageant comme une reine.
Tu avais une passion pour les oiseaux, les poules, les oies étaient les amours de ta vie… ô comme je m’impatientais de déménager pour t’offrir le plaisir de pouvoir de nouveau garder un troupeau de petits culs plumus… A l’hôtel en Hollande, tu avais même trouvé la planque d’une cocotte qui couvait ses œufs, elle avait eu le droit à un bisou de ta part. Tu as copiné avec des emeus aussi !
Tu étais si fiable. Tu étais la bergère parfaite, capable de prendre sous ton aile n’importe quel animal de n’importe quelle espèce sans avoir une once de comportement prédateur, mais avec une forte envie de troupeauter.
Gare à celui, par contre, qui s’en prenait à un être cher. Dans ces rares cas là, tu montrais les dents. Il en a coûté un gros coup de stress à la renarde qui était venue te prendre tes précieuses cocottes.. on ne l’a plus jamais revue mettre un pied chez nous après que tu l’aies poursuivie sur près de 500 mètres ! Toi qui ne te sauvais jamais du jardin, ce jour là tu m’as fait bien peur !
Tu ne te mettais que très rarement en colère, si bien que tu la gérais assez mal, et souvent dans des contextes d'injustice vis à vis de tes amis, tu devenais alors une louve sauvage et tu sortais les crocs. En cela... qu'est ce que l'on se ressemble toi et moi...
Infatigable, on pouvait randonner pendant des heures, jusqu’à ce que je sois complètement cassée, mais pas toi, toi tu étais super en forme et prête à repartir pour un tour.
Tu n’as commencé à être fatiguée que lorsque tu as commencé à mettre un pied de l’autre côté… tu te battais comme une louve, pour ta vie, pour tes petits… mais tu ne pouvais pas te battre contre deux ennemis en même temps…
Je leur avais dit qu’il fallait te couper le lait… je leur avais assuré que sans ça, tu risquais de continuer d’en produire… ils n’ont pas voulu prendre le risque de rajouter un traitement hormonal alors que tu étais déjà si fatiguée. Tu en avais marre d’être hospitalisée, même si je venais te voir tous les jours, pendant une heure avec tes petits, tu commençais à t’impatienter, et tournais en rond dans ta cage, arrachant tes cathéters. Tu es entrée dans cet hôpital vétérinaire le mardi, et le samedi, tu as arraché ton cathéter, et ton drain. Alors tu es rentrée à la maison. Tu étais plus en forme, je sentais en toi cette envie, cette force de vie. Tu mangeais avec énormément d’appétit, tu étais de retour !! Dimanche, nous avons passé une merveilleuse journée ensemble, j’ai accepté de te laisser la vivre normalement, je ne savais pas que ce serait notre dernière… mais j’avais la ferme intention de vivre chaque jour comme s’il s’agissait de notre dernier toutes les deux. Alors on a été aux rosaires, on s’est un peu baladées, tu nous a escortés pour charger l’armoire dans la remorque, en faisant comme si tu nous gardais la porte ♥. Nous avons passé la soirée, une partie de la nuit ensemble, puis je suis allée dormir, épuisée.. et au matin, le cauchemar… une masse de la taille d’un bras pendait entre tes jambes, ta mamelle était énorme et engorgée. En une nuit tu as fait un engorgement gigantesque, je t’ai conduite en urgence à Rennes, il aurait fallu t’opérer tout de suite. Ils m’ont renvoyée chez mes vétérinaires traitants, c’était beaucoup « trop tôt » pour faire quoi que ce soit… ils ont conseillé un coupe lait, et de vidanger ta mamelle… mais c’était le seul jour où nous aurions pu te donner une chance… malgré tous les soins, malgré les compresses chaudes en alternance avec le froid pour faire tomber ta fièvre, la vidange du pus dans tes mamelles, il a fallu t’emmener chez mon vétérinaire traitant le lendemain… pour te poser une perfusion… j’ai passé une partie de la journée avec toi sur place, mais le soir tu avais, le temps où on ne te surveillait pas, arraché ta perfusion… tu étais très fatiguée, je te sentais partir, mais il était inconcevable pour moi de te laisser partir alors que tu te battais si fort. Je t’ai remmenée à Rennes, dans cette clinique d’urgence de nuit, où tu étais si bien choyée. Puis au matin, je suis venue pour te transférer dans la clinique de jour qui t’avait suivie et soignée depuis le mardi précédent. Tu dépérissais à chaque transfert… le soir, tes résultats étaient mauvais, tu étais en choc toxique, tes organes commençaient à faiblir dangeureusement. Tu n’avais presque plus la force de marcher, mais tu l’avais pour te relever, et battre de ta si mignonne queue en me voyant… je t’ai emmenée dans la clinique de nuit pour la dernière fois… j’avais pris la décision de te laisser une chance de remonter, et de te laisser partir si tes résultats s’étaient encore dégradés dans la nuit… je t’ai dit au revoir avec tout mon amour, tu m’as offert un dernier regard rempli de tendresse, mais si fatigué… pour la première fois tes yeux me disaient «j’en peux plus ».
Je suis partie, la mort dans l’âme, en te disant combien je t’aimais fort fort fort… ce fut notre dernier câlin. Tu ne m’auras pas laissé le choix difficile, tu ne m’auras pas permis de t’accompagner, entourée de ceux qui t’aiment. Tu es partie seule, sans douleur grâce aux traitements, et entourée de vétérinaires et d’assistants bienveillants qui ont tout fait pour toi.
Des erreurs humaines, les miennes, des erreurs vétérinaires, t’ont arrachée à moi, parce que personne n’est dieu, et que les vétérinaires ne sont que des humains qui font de leur mieux, et leur possible pour vous soigner et vous sauver, parce que je ne suis, moi aussi, qu’une humaine qui n’ai pas toujours su m'écouter ni faire les bons choix. J'en paye le prix aujourd'hui...
J’aurai fait le maximum, j’aurai tout donné, pour avoir une chance de te garder un peu plus longtemps à mes côtés, pour élever tes garçons avec moi. Mais tout l’argent du monde, tous les bons soins vétérinaires du monde, n’auraient pas permis d’empêcher ce que je ne voulais pas voir venir.
C’est une septicémie, probablement d’une bactérie résistante à l’antibiotique que tu avais, qui t’a emportée. Tu étais devenue trop faible pour tenir, pour te battre. Peut être qu’une opération de tes mamelles, lundi, aurait permis de te sauver, mais aurais-tu seulement supporté l’intervention ?
Depuis ton départ, ne se passe pas un jour où je ne refais pas l’histoire dans ma tête pour te sauver… mais le fait est qu’aucune option ne te ramènera. Alors, de nouveau, je sombre dans le gouffre sans fond de la dépression, puis je m’en sors pour essayer de te ressembler, me battre, pour tes garçons, pour ta fille, pour la meute.
La famille n'a pas hurlé, lorsqu'ils t'ont dit au revoir. C'était une douleur muette, imprimée sur leurs visages, lorsqu'ils sont à tour de rôle venus se poser près de toi pour te dire un dernier au revoir. C'est le silence de la douleur qui s'est imprimé sur leurs visages, un calme beaucoup trop grand chez tes amis canins qui t'aimaient tant. On prendra le temps qu'il faudra pour nous relever de cette épreuve.
Je m’accroche à ces souvenirs merveilleux de toi comme à des cordes qui me permettent de sortir de ces abysses noires, et me contraints à te voir en moi, pour me donner le courage de remonter, parce qu’ils n’ont plus que moi pour les élever.
Lorsque je t’ai perdue, il m’a semblé évident qu’il me serait impossible de voir tes deux fils partir, ainsi j’ai pris ce jour la décision de garder un des garçons à mes côtés. Mais le fait est qu’une boule dans la poitrine ne me quittait pas à l’idée de devoir choisir de laisser partir l’autre… malgré la gardienne parfaite qui s'annonçait pour lui... et la vie, peut être toi un peu, a mené sur notre route l’évidence que ce ne serait pas non plus un bon choix que d’avoir à en faire un. Ainsi, Lö’htå et Nelómën resteront tous les deux dans la meute.
Je garde, à mes côtés, trois moitiés de toi, qui ont chacune hérité d’un petit quelque chose de ta grandeur, ma douce. Tu m’as donné deux garçons pour être contrainte de tenir après ce départ duquel je n’aurais jamais été prête, dont je sais pertinemment qu’il serait arrivé inéluctablement quelques mois plus tard si tu n’avais pas eu les kokiris. Tes organes, comprimés, auraient peu à peur cessé de fonctionner... tes intestins incapables de se mouvoir auraient fait une occlusion qui t'aurait emportée. Je tâche de m’inspirer de ta force, de te sentir en moi. A mon tour de devoir continuer à marcher sans tes pas auprès des miens.
Tu m’as fait grandir, et tu vivras à tout jamais en moi. Tu as été une amie merveilleuse de laquelle je vais continuer de m’inspirer, une amie d’une loyauté sans faille, qui mordait dans la vie à pleine dents et qui t’es battue jusqu’au bout pour les tiens.
Ma louve, ma Cheeky girl, je te rejoindrai un jour.
En attendant je garderai toujours en moi un morceau de toi, et je tâcherai de continuer d’entretenir la personne que tu m’as fait devenir. Je tâcherai d’être une bonne maman de coeur pour tes trois orphelins, et de rester la même Sarah sécurisante pour la meute.
Tu as fait de ma vie un rêve éveillé, tu étais mon rêve réalisé, mais tous les rêves les plus merveilleux ont une fin… ce rêve est devenu cauchemar...
Et maintenant, Eltänin, sans toi, ma dragonne, vers qui me tournerai-je ?
Vers les étoiles, pour trouver le courage ?…
Il me suffit de lever les yeux au ciel, de regarder le plus haut au dessus de moi, de trouver l’étoile la plus brillante autour du zényth pour trouver Vega, et de chercher un doigt vers le Sud-Est pour te voir. Mais, le jour, tu vis dans chaque brin d’herbe que je foule, tu respires dans chaque souffle de vent, chaque goutte de pluie, chaque être vivant… Tu es retournée au Tout, et c’est dans ce Tout, désormais, que je chercherai pour te trouver.
Je t’aime, à tout jamais.
Tu vivras toujours en moi...
Je tiens à remercier très profondément mes amis qui ont été là pour me permettre de ne pas véritablement mourir avec elle. Merci pour votre présence, vos messages, votre gentillesse, votre incroyable générosité, votre temps, qui vont me permettre aujourd’hui de continuer à vous casser les pieds encore un petit peu. Le chemin de douleur est loin d’être derrière moi, mais je sais que je ne suis pas seule pour me battre contre la dépression et je sais que je vais m’en sortir parce que vous êtes là à mes côtés.
A special and deep thank you to Fiona and John, without who I would never have a chance to live such 5 wonderful years, and for all the love you sent us in good and bad moments. We remain a family forever, you’ll always have a place to sleep in Britanny when you’ll visit us.
Je tiens également à remercier le personnel (vétérinaires et assistants) des cliniques Clinique Vétérinaire de Corlay, Centre de référé vétérinaire AniCura TRIOVet et Vétérinaires 2 Toute Urgence (Rennes) pour avoir pris soin de mon amour d’Eltänin et d’avoir tout donné pour lui permettre de vivre, puis de simplement ne pas souffrir. Pour leur accueil, leur bienveillance et leur professionnalisme. Un merci encore un peu plus particulier à Romane, qui a tout donné. Tant qu’il y aura des Romane dans les cliniques vétérinaires, il y aura de l’espoir. Je n’oublierai jamais ce que vous avez fait pour nous. Merci.